Boycott du Comité Social d’Administration de la PJJ
Déclaration préliminaire intersyndicale de boycott du CSA de la PJJ du 24 septembre 2024
Pourquoi l’intersyndicale boycotte le CSA du 24 septembre 2024 ?
Dans l’attente d’actions concrètes redonnant aux professionnels de la PJJ les moyens d’exercer dignement, il est inconcevable pour l’intersyndicale d’envisager prendre part à cette instance, alors que l’institution continue de s’enliser chaque jour davantage dans un marasme dont il sera compliqué de s’extraire.
Pourquoi l’intersyndicale appelle à la mobilisation le 3 octobre 2024 ?
Le 19 septembre, l’ensemble des acteurs de la PJJ a exprimé sa colère face à la situation catastrophique dans laquelle l’administration de la PJJ a conduit l’institution, mais les organisations syndicales attendent encore et toujours de constater sa capacité à les entendre et à répondre aux revendications de l’intersyndicale.
Cette politique conduite en contradiction avec les engagements ministériels pris antérieurement, a pour effet d’amener l’ensemble des services à travailler en « mode dégradé ». Elle porte directement atteinte à la capacité de prise en charge des mineurs concernés par des mesures d’accompagnement, ainsi qu’à celle de leur famille.
Quelles sont les revendications de l’intersyndicale pour la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) ?
Les revendications de l’intersyndicale sont :
- Un plan de titularisation et de recrutement sur l’intégralité des postes vacants et des formations en conséquence afin d’assurer la continuité de l’ensemble de l’activité ;
- L’abaissement immédiat des normes de prises en charge et la création de moyens RH en conséquence ;
- Un bilan détaillé et fiabilisé de la situation de la PJJ en fonction des chiffres et informations demandées par l’intersyndicale ;
- La transmission du rapport de l’Inspection Générale de la Justice dans le cadre de la mission d’évaluation et l’association des organisations syndicales sur les questions budgétaires dans le cadre d’un dialogue social de qualité.
-> Les revendications de la mobilisation incluent non seulement ces postes non renouvelés, mais également le gel des recrutements sur tous les postes vacants, qui impacte de nombreux services et les empêche d’exercer sereinement leurs missions.
Quelle a été la mobilisation lors des mouvements de grève de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) ?
Depuis l’annonce du non-renouvellement des contractuels à la PJJ, les quatre organisations syndicales, rassemblées dans une intersyndicale, ont appelé à trois journées d’actions et de grève dont la dernière a eu lieu le 19 septembre 2024.
Le taux de participation est en hausse, notamment dans des territoires où jusqu’à 40% des travailleurs étaient en grève, allant même atteindre 100% pour certains services qui ont fermé leurs portes.
Ces rassemblements ont révélé que la colère était encore vive, loin de s’apaiser. Parmi les professionnels de la PJJ, des éducateurs, des psychologues, des assistants et assistantes de service social, des personnels administratifs et techniques, des responsables d’unité et des directeurs étaient présents.
Les revendications sont également légitimées par la présence, aux côtés de l’intersyndicale, des magistrats, des avocats et greffiers.
L’Union Syndicale des Magistrats, le Syndicat de la Magistrature, la CFDT-magistrats, le Syndicat des Avocats de France, des organisations et professionnels de l’Enfance et de la Justice et des élus sont venus soutenir ces mobilisations face à un traitement inadmissible du travail éducatif de la PJJ.
-> La détermination de ce mouvement en est sortie renforcée par l’ampleur des rassemblements dans l’ensemble des territoires.
Quelles sont les mesures de l’administration de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) qui provoquent cette mobilisation ?
Rien ne peut justifier la fermeture des postes contractuels, qui s’avéreront difficiles à pourvoir à nouveau, et renforceront durablement la problématique d’attractivité à la PJJ.
Refus de l’administration de la PJJ de communiquer les chiffres précis sur les postes non pourvus réclamés par l’intersyndicale depuis des semaines.
Coupes budgétaires inadmissibles, qui ne permettent plus aux services de la PJJ de fonctionner.
Cette politique entraîne ainsi une situation où tous se retrouvent contraints de travailler en « mode dégradé », une expression qui qualifie bien mal le mal-être induit, obligeant les professionnels à des choix douloureux voire impossibles, les amenant à délaisser des missions, fermer des unités, choisir entre mettre en liste d’attente ou provoquer une surcharge de travail.
Finalement, une fois exprimée toute la souffrance ressentie par les professionnels de la PJJ qui sont méprisés dans leur identité, les décisions de l’administration de la PJJ nuisent surtout aux mineurs concernés par des mesures d’accompagnement, ainsi qu’à leurs familles.
Cette gestion dégradée relaie la question de l’enfance loin des préoccupations nationales qui étaient annoncées.
Comme l’ensemble des acteurs de terrain, l’intersyndicale alerte depuis des années sur les problématiques rencontrées par les structures de l’aide sociale à l’enfance, ainsi que sur l’état de délabrement de la protection de l’enfance, qu’il s’agisse de la justice pénale ou civile, que l’action de l’administration de la PJJ contribue à renforcer.
-> Aujourd’hui encore les 4 organisations syndicales réaffirment clairement leur défiance vis-à-vis de la gestion de la PJJ.
Déclaration préliminaire intersyndicale CSA du 24 septembre 2024