Une fédération CFDT Interco engagée auprès des salariés des services funéraires

Loin des habituels clichés médiatiques, la CFDT souligne son engagement auprès des salariés de la branche des services funéraires, sans s’arrêter à une analyse de surface.

Que ce soit en entreprise ou dans les instances de la branche des services funéraires, la fédération CFDT Interco alerte depuis des années sur l’opacité généralisée et la grande inertie sociale de tous les maillons et intervenants de la chaîne des services funéraires. Les lois Travail et les ordonnances Macron ont mis à mal les conditions de travail des salariés et ont empêché l’implantation d’une véritable culture syndicale, mais aussi, elles ont entravé la bonne information des familles.

La fédération CFDT Interco ne manque pas une occasion de dénoncer les dysfonctionnements qui touchent la branche :

• L’abandon progressif de la dimension de mission de service public au profit de la financiarisation ;
• L’uberisation des services funéraires par la prolifération de contrats précaires dont certains, même s’ils revêtent la forme juridique d’un contrat à durée indéterminée, clairement en décalage avec la convention collective ;
• Un désintérêt manifeste à la bonne organisation des examens, notamment pour le diplôme de thanatopracteur ;
• Le recul des moyens de contrôle de l’État ou encore le manque de volonté politique des décideurs territoriaux.

Une tentation existe pour des observateurs extérieurs de se focaliser médiatiquement sur les acteurs les plus visibles du secteur ; la fédération CFDT Interco va plus loin et porte l’exigence d’une profonde remise en question du secteur en matière de dialogue social et de pratiques professionnelles et cela, quelle que soit la taille de l’entreprise. Ainsi la fédération CFDT Interco affirme que les salariés, notamment des grandes entreprises, sont de plus en plus exposés au reporting, même dans des structures en délégation de service public (comme les crématoriums) là où, il y a encore quelques années, seul l’encadrement intermédiaire avait à gérer cette mission d’analyse fine des établissements.

Pour les salariés, l’image de leur cœur de métier est abîmée par une augmentation de la financiarisation, eux qui ont choisi ce métier pour l’accueil des familles, la vérification de dossiers, la conduite de cérémonies… Un décalage manifeste existe entre la formation et la réalité des métiers, la désillusion des salariés est réelle.

La fédération CFDT Interco déplore aussi la surenchère des employeurs publics (régie, SPL ou SEM) : laveraient-ils plus blanc que blanc ?

Depuis plusieurs années, la fédération CFDT Interco observe et lutte contre des carences très importantes en matière de dialogue social et de respect de la convention collective dans plusieurs de ces établissements.

Que dire également du social washing avec un label RSE-F[1], complètement inanimé depuis 2021 – à peine 6 mois après son lancement – sans y avoir associé les organisations syndicales ? La fédération CFDT Interco déplore depuis plusieurs années le refus de l’Union du Pôle funéraire public (UPFP), fédération qui porte la voix des employeurs publics, d’adhérer à la convention collective des pompes funèbres. Ainsi, l’UPFP n’a jamais participé aux discussions ni aux négociations dans les instances de la branche. À l’heure où plusieurs employeurs funéraires publics appellent à un « retour de la puissance publique dans le funéraire », nous y voyons un double discours mortifère.

Dans la branche professionnelle, la CFDT poursuit son action syndicale

Ce n’est pas sans mal que la CFDT poursuit son action syndicale dans cette branche professionnelle car – jusqu’en 2024 – un grand nombre de TPE-PME, peut être par méconnaissance, refusait de verser la contribution conventionnelle au dialogue social qui permet de faire vivre la branche et de porter des projets paritaires. Pour autant, la CFDT n’a jamais cessé de porter des revendications réalistes et de pousser à l’amélioration du fonctionnement de ces instances.

Les contributions des mandatés de la fédération CFDT Interco pour le secteur des services funéraires sont notables :

• Guides de recommandation au Conseil national des opérations funéraires ;
• Relance des négociations sur les classifications en branche ;
• Réaffirmation de la nécessite d’ouvrir des travaux paritaires sur la pénibilité et les Risques psycho-sociaux (RPS),
• propositions étayées et argumentées lors des Négociation annuelles obligatoires (NAO) de branche ;
• Amélioration du financement de la formation professionnelle.

La fédération CFDT Interco fait ainsi le pari du dialogue

Aujourd’hui, la CFDT peut d’ailleurs se féliciter de la reprise depuis plusieurs mois d’échanges constructifs avec le patronat, ainsi que l’aboutissement de plusieurs études, tout en maintenant un haut niveau d’exigence sur les remontées d’information des employeurs encore quasi-inexistantes. Pour la CFDT, cela est pleinement de la responsabilité des fédérations patronales.

La CFDT œuvre pour le maintien et la création de droits nouveaux pour les travailleurs, et pour l’amélioration des conditions de travail à travers une réflexion de fond, dépassant les analyses rapides servies chaque automne, dépassant aussi l’image idéalisée et fantasmée d’un secteur aussi méconnu que réglementé.

Travailler dans les services funéraires n’est ni synonyme de bénévolat ni de sacerdoce qui justifierait des rémunérations et des conditions de travail au rabais.

Lorsqu’ils sortent de l’ombre, les services funéraires ont besoin de nuance et les travailleurs ont besoin de respect et de reconnaissance.

[1] Ce label a été conçu pour couvrir l’ensemble des activités liées aux pompes funèbres, à la crémation, à la gestion des cimetières, à la marbrerie, ainsi qu’au conseil et à la vente de prévoyance obsèques. Il a pour objectif de valoriser les engagements sociaux et environnementaux des entreprises funéraires et de renforcer l’image d’une profession parfois méconnue.